Marseille 73 – Mémoires vives
La vidéo que je présente ici a été produite et réalisée par Union Urbaine, un collectif qui travaille sur les cultures urbaines. Je les avais rencontrés à l’été 2020 lorsqu’ils avaient provoqué une discusssion avec Cédric Vacher, socioloque et membre du syndicat des quartiers populaires de Marseille et du collectif du 5 novembre sur les évènements de la fin de l’été 1973. Ces discussions avaient été publiées sur ce site de même que sur le site d’Union urbaine.
Après la publication de mon roman, en juin 2020, j’avais eu la surprise de recevoir des témoignages d’acteurs directs ou indirects de ce qui s’était passé cette année-là. Alors que j’avais utilisé des noms fictionnels pour mes personnages, certains se sont reconnus ou ont reconnu un de leurs proches.
Ce sont d’abord les membres de la famille du jeune assassiné, Ladj Lounès, qui est au centre de l’enquête policière décrite dans le livre. Dans le roman, le nom de ce jeune, de son père et de ses frères avait été modifié. Et, près de cinquante ans après, la nièce de ce jeune homme a reconnu l’histoire de sa famille et a tenu à me faire part de l’émotion provoquée par la lecture.
C’est aussi un des animateurs du Mouvement des Travailleurs Arabes (MTA), Driss El Yazami.
C’est également le pasteur Berthier Perregaux, animateur de la Cimade, expulsé par le gouvernement français en raison de son soutien aux actions du MTA. C’est aussi Marie-Odile Terrenoire, fille de Louis Terrenoire, ancien ministre de De Gaulle, qui avait voulu que son Association de solidarité franco-arabe puisse ester en justice dans le cadre des plaintes déposées contre les assassinats.
C’est enfin deux amis de longue date, Samy Johsua et Jacques Soncin (aujourd’hui décédé) qui animaient à l’époque la solidarité avec le MTA. À eux s’est joint aussi un graphiste de rue qui a pris l’initiative de poser dans les rues de Marseille des plaques commémorant les assassinats, dont celui de Ladj Lounès.
Manifestement la mémoire de ces évènements était vive, brulante.
Avec Union Urbaine, nous avons pris l’initiative de la saisir sous forme d’une vidéo.