Lu dans le journal : 1, 2, 3 agressions racistes…

28 décembre 2022brève

Pour glaner quelques informations sur l’assassin des Kurdes de la rue d’Enghien du 23 décembre dernier, j’achète ce matin le Parisien (28 décembre), je lis l’article que le journal consacre à sa famille. Puis je feuillète le journal. Quelques pages plus loin, un autre article : « Le chauffard de Montpellier a été interpellé », sous-titre : Il est soupçonné d’avoir écrasé un adolescent le soir du math France Maroc. Je continue à feuilleter. Dans les pages parisiennes : « Une adolescente de 13 ans se fait tirer dessus par un voisin sexagénaire ». Un meurtre et une agression racistes qui ne disent pas leur nom. Dans le cas du sexagénaire qui a blessé la jeune fille d’origine maghrébine, la mère l’a entendu  dire aux policiers qui venaient l’arrêter : « Ce qui s’est passé il y a deux jours (le massacre des Kurdes) m’a donné de la force. » A ce stade, le mobile raciste n’a pas été retenu par la justice.

Le « chauffard », pour sa part, semble avoir pris peur en voyant tous ces Arabes qui défilaient dans la rue, et bloquaient sa voiture. L’un d’eux s’est emparé du drapeau français de la voiture. Pris de panique, le chauffeur a brusquement démarré, écrasé un jeune homme d’origine maghrébine de 14 ans, et pris la fuite en Espagne. La police est parvenue à l’arrêter à son retour en France. Il est actuellement accusé de violence volontaire avec arme (la voiture) ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Toujours aucune référence à un crime raciste par la justice.

Quant à l’assassin des Kurdes de la rue d’Enghien qui hurle sa haine des étrangers avec tant de force qu’on ne parvient pas à le faire taire, on sait maintenant qu’il y a un an, il a attaqué un camp de migrants au sabre, en hurlant : « A mort les immigrés », en blessant plusieurs d’entre eux avant d’être arrêté par les migrants eux-mêmes. Puis les migrants ont été arrêtés, comme l’agresseur, puis déférés devant un juge pour « violences en bande organisée ». L’agresseur, accusé de « violence avec arme », et pas de tentative d’homicide à caractère raciste, s’en est tiré avec un an de prison préventive. Relâché le mois dernier, douze jours après il faisait un massacre rue d’Enghien.

Un journal, trois agressions racistes graves, quatre morts, quatre blessés (au moins) contre des étrangers, des immigrés, des « qui n’ont pas une tête de Norvégien » (dixit un syndicaliste policier à la télé). Et une ligne directrice claire : police, justice, gomment, effacent, nient autant qu’il est possible le caractère raciste des agressions. C’est ce qu’on appelle un racisme systémique. Sur fond d’un bon vieux racisme populaire, revigoré par les discours de Zemmour, des militants RN, ou par les projets gouvernementaux concernant l’immigration. Les paroles haineuses entrainent les actes criminels. La vague raciste n’est pas à nos portes, elle est dans la maison.

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