La Locomotive de Reims

2 novembre 2013

Au salon Interpol’art de Reims, qui a eu lieu du 11 au 13 octobre, j’ai participé à une rencontre-débat au GEM La  Locomotive (Groupe d’Entraide Mutuelle), association qui regroupe malades et soignants en psychiatrie, gérée par les patients.
Ce fut un débat animé auquel chacun a participé. Un bon moment passé ensemble. Et un acte militant. J’ai retrouvé un peu du souffle de 68: le refus de l’enfermement, de l’exclusion de “l’autre”, le “malade mental”, parce qu’il nous fait peur, parce que nous avons peur qu’il nous parle de nous, de cette part de  déséquilibre et de rupture qui existe en nous. Alors, petit à petit, nous acceptons d’en revenir aux solutions qu’adoptent tous les régimes totalitaires: l’enfermement. En asile psychiatrique fermé, ou encore mieux, parce que moins cher: en prison. 40% des détenus dans les prisons françaises aujourd’hui sont des malades mentaux. L’important, c’est de ne plus les voir.
Se battre contre cette évolution, se battre pour le maintien de structures soignantes ouvertes sur la vie de la cité, comme ce GEM de Reims, c’est essayer de lutter contre le basculement lent et qui semble pour l’instant inexorable de toute notre société vers une société de repli sur soi, d’exclusion, d’enfermement.
Longue vie à La Locomotive de Reims, et merci de m’avoir accueillie dans ce débat.
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